Cette nouvelle manière d’appréhender le monde et le voyage, m’encourage à me questionner et fait écho à des frustrations profondément ancrées en moi. Je réalise que, curieusement et depuis toujours, j’essaie d’étouffer cette part écolo qui fait partie de moi et ne demande qu’à exploser, l’associant à quelque chose de frustrant ou de douloureux. Et en approfondissant, je me rends compte que je vis dans une sorte de contradiction : j’ai cet amour profond pour la planète et la nature, mais je m’oblige à ne pas me projeter dans le futur, l’imaginant douloureux et inhospitalier. Pour faire simple, penser au futur de notre planète me déprime.
A ce moment là, je pense à tous les jeunes du monde, qui doivent vivre, grandir sur une planète qu’on est entrain de détruire et sur laquelle le futur est synonyme d’inconnu, de peur et d’incertitude. Et je comprends que devant les comportements destructeurs, l’inaction, l’égoïsme, le peu de volonté des gouvernements, des grandes entreprises et de certains et certaines, je fuis et je me réfugie dans le déni et cela malgré le fait que j’ai pleinement conscience que l’avenir de notre planète s’assombrit de jour en jour. et tout cela entretient en moi un puissant sentiment de culpabilté.
Certes, je prends soin de la planète à mon échelle et à ma manière, je fais de petites actions, j’adapte mes manières de vivre, de penser et de consommer, j’aspire régulièrement à m’engager, mais est-ce vraiment suffisant?
Avec le temps, ce sentiment de passivité et d’inutilité face à la crise environnementale ne fait que s’aggraver. Et j’ai de plus en plus de difficultés à contenir cette énergie qui bouillonne en moi ainsi qu’à supporter ces frustrations liées à une impression de ne pas être à ma place, de ne pas donner le maximum ou de ne pas m’impliquer davantage jusqu’au déclic.
Comme une évidence, je décide d’arrêter de me mentir, d’arrêter de faire semblant et de m’engager pour ce qui compte vraiment. Cela fait trop longtemps que je me camisole. Je n’ai plus envie de fermer les yeux. Je n’ai plus envie de me concentrer sur mon nombril, en essayant de me convaincre que tout ira mieux demain, pour me réveiller dans plusieurs années avec le regret de ne pas avoir agi et dans un monde à l’agonie. J’ai pris la décision d’agir,d’être optimiste et de mettre toute ma volonté, toutes mes forces et toute mon énergie au service de la planète.
J’ai alors cherché un moyen de mettre à profit ce que j’aime faire et ce pourquoi je pense être doué. Mais comment utiliser mes motivations et aspirations à voyager, à me dépasser, à diffuser de l’amour et de l’espoir, à explorer , à me préoccuper, à découvrir, à promouvoir l’activité physique, à prendre soin, à aller à la rencontre, à prendre des photos, à monter des vidéos, à faire réagir, à partager…et les mettre au service de l’urgence environnementale actuelle?
Après y avoir longtemps réfléchi, j’ai choisi de mettre sur pied ce projet personnel et engagé, qui je l’espère, aura un impact et touchera un grand nombre de personnes, fera bouger les choses et ou décidera certains à ouvrir les yeux, à réagir, à s’insurger, plutôt que de fuir, comme j’ai pu le faire.